Togo : Malgré l’augmentation du SMIG rien ne change

En début de l’année 2023, le Togo a augmenté le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à 52 500 francs CFA, contre 35 000 francs CFA depuis 2012, à la suite de négociations et d’un accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

Cependant, un peu plus d’un an après cette revalorisation, le Mouvement Martin-Luther-King (MMLK) du Togo estime que son impact est mitigé.

Selon le président du MMLK, Edoh Komi, cette hausse du salaire minimum aurait dû améliorer les conditions de vie des travailleurs togolais, mais elle est appliquée de manière inégale par le secteur privé. Il souhaite ainsi alerter le gouvernement sur le non-respect de cette augmentation par certains employeurs.

« Il y a un an, nous avons crié satisfaction. Mais un an après, nous nous rendons compte que l’application n’est pas effective à plusieurs niveaux, notamment dans les sociétés de la zone franche où les employeurs menacent les travailleurs s’ils continuent de réclamer. Et ce n’est pas sérieux, parce qu’une décision du gouvernement doit être appliquée. Il n’y a pas de suivi, en termes d’application », déplore-t-il. 

Edoh Komi

Emmanuel Agbenou, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo, a également observé des difficultés, principalement en début de l’année dernière. Les syndicats demandent maintenant une nouvelle convention collective et une nouvelle grille de salaires, prenant en compte cette augmentation, qui doit être discutée avec les employeurs.

« Au début, des employeurs ont menacé de licenciement et le ministre est intervenu pour dire : « Aucun travailleur ne doit être licencié parce qu’il y a une revalorisation du SMIG ». C’est vrai que dans certaines entreprises, il y a des employeurs qui n’arrivent pas à payer, compte tenu de la vie chère », déclaré Emmanuel Agbenou.

Emmanuel Agbenou

Le ministre du Travail, Gilbert Bawara, souligne sa volonté ainsi que celle des inspecteurs du travail et des organisations patronales d’examiner les préoccupations des travailleurs concernant la mise en œuvre du salaire minimum. Il rappelle l’existence de mécanismes au Togo permettant aux travailleurs et aux syndicats de signaler les cas de violation des lois relatives au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et aux droits sociaux.

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